Membrane est une œuvre numérique qui brouille les frontières entre la performance audiovisuelle et l’installation artistique.

Des créations volumétriques en trois dimensions flottent entre les deux artistes situés au milieu d’un nuage de fumée montante et d’éclairages audiosensibles. Un écran transparent de trois mètres capte les ombres de ces hologrammes, reliant l’auditoire aux structures virtuelles matérialisées dans l’espace physique.

Un projecteur à courte focale placé derrière l’écran projette de la lumière au travers du brouillard produit par une machine à fumée. Des images en trois dimensions apparaissent dans le brouillard (une méthode appelée « projection volumétrique »). La pièce explore l’espace entre la perception et l’illusion, en utilisant des effets psychoacoustiques et psychovisuels.

Les projections imitent la texture de l’écran transparent (la « membrane »), qui semble se déformer et vibrer en harmonie avec la musique. Les tonalités sinusoïdales de basses fréquences engendrent une synchronicité entre les corps physiques de l’auditoire, le mouvement des projections et la fréquence de la tonalité. Cette idée s’inspire de la biosynchronicité, où différents systèmes biologiques entrent en synchronisation les uns avec les autres.

Tout au long de Membrane, les compositions audiovisuelles sont engendrées à partir de systèmes génératifs. Le son influence les éléments visuels, qui à leur tour manipulent le son. La performance devient unifiée au lieu d’être deux éléments distincts. Les rythmes glitch et les profondes vibrations sonores sont produits à partir des mêmes données qui tissent les visuels.

Membrane est une « performance algorithmique pour matériaux transparents ». Cette œuvre représente à la fois une forme alternative d’art de la projection vidéo et une exploration tangible du numérique.

Durée : 40 minutes
En programme double avec Byetone Impact Factor

Création et conception : Push 1 stop. Cadie Desbiens-Desmeules (QC/CA), Wiklow. Michael Dean (QC/CA)
La création de Membrane a été rendue possible grâce à l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec. Le projet a bénéficié d’une résidence à Perte de Signal à Montréal, Québec.

Biographie
Gommant les démarcations entre motion design 3D et art génératif, les créations de Push 1 stop sont aussi variées qu’innovantes : ses lives sont caractérisés par des progressions élégantes et des environnements narratifs qui enveloppent tout sur leur passage. Wiklow fait quant à lui dialoguer les aspects numériques de la techno expérimentale avec une instrumentation acoustique et une forte sensibilité spatiale.

Desbiens-Desmeules a navigué dans le monde des effets-spéciaux et de la post-production pendant plus de 10 ans. Elle détient également un riche bagage en vidéo et en photographie. Spécialiste du compositing et du designer génératif, Cadie a contribué à diverses abstractions narratives à MUTEK et d’autres festivals, notamment pour des sets par Kara-Lis Coverdale et Shigeto, époustouflant le public à travers le réalisme de ses textures, la richesse de ses superpositions et son talent prononcé pour les illusions d’optiques. En collaboration, elle a notamment créé INTERPOLATE AV avec le producteur Woulg : une expérience live générative où les rôles du musicien et de l’artiste visuel sont brouillés et où les aspects émotifs et physiques de l’image et du son sont mis en envergure.

Détenteur d’une maîtrise en Technologie Musicale, Dean porte diverses casquettes dont celles d’artiste, producteur, académique, expert en technologie. Au sein de son projet Wiklow, il manipule à la fois l’analogique et le numérique dans un foisonnement de techno post-digitale et psychoacoustique. Seul ou en collaboration avec d’autres musiciens, des producteurs radio radicaux ou différents artistes multimédia, par exemple pour la performance 3D immersive Liquid Architecture présentée avec Diagraf et Ewerx, Wiklow se balade entre sommets lyriques et tunnels bruitistes tapissés de noise synthétique et feedback radiophonique, trouvant toujours la beauté et l’émotion dans les facettes les plus inattendues de l’abstraction technologique.

Push 1 stop et Wiklow ont combiné installation et performances live dans Membrane, performance algorithmique pour matériaux transparents. Un travail audiovisuel génératif où cohabitent projections volumétriques, volutes de fumée, membranes transparentes audio-sensibles et lumières mobiles, nous invitant à s’égarer entre perception et illusion.

Vidéo

Membrane
Membrane is a digital artwork that merges audio-visual performance with installation art. Three-dimensional, volumetric creations hover between the performers, caught in a haze of rising smoke and data-reactive lighting. A three meter transparent screen captures the shadows of these holograms, connecting audiences to virtual entities realized in physical space. A short-throw projector is placed behind the screen. As light is projected onto the screen, it passes through the vapor produced by smoke machines. Three-dimensional images appear in the vapor (a method known as “volumetric projection”). The work explores a space between perception and illusion using psychovisual and psychoacoustic effects. The projections mimics the texture of the transparent screen: the ‘membrane’. The screen appears to twist and vibrate in unison with the sound. Low-frequency sine tones create synchronicity between the physical bodies of the audience, the movement of the projections, and the frequency of the tone. This idea is inspired by ‘biosynchronicity’, where biological systems fall into rhythm with one another. In Membrane, audio-visual composition is made from generative systems. The sound affects the visuals while simultaneously the visuals manipulate the sound. The performance becomes unified, rather than being two separated mediums. Glitched-out rhythms and deep sonic vibrations are generated from the same data as the fabric-like imagery. Membrane is an “algorithmic performance for transparent materials”. The work represents an alternative form of projection art, an exploration of tangible digitalism.