Collectif B.L.U.S.H.
Annie Baillargeon, Isabelle Lapierre et Marie-Hélène Blay
« Les murs du ciel »
La projet intitulé « Les murs du ciel » est une recherche performative et sonore qui aborde les notions de frontières tant géographique que corporelle. Ce projet prend la forme d’une performance d’environ 40 minutes au cours de laquelle le collectif inventera son propre paysage, ses propres frontières, à l’aide d’objets et de protagonistes occupant l’espace. Comme pour certains précédents projets, le collectif compte collaborer avec d’autres perforateurs (musicien.ne.s et artistes en arts visuels) afin de multiplier les possibilités d’interaction et de mise en scène.
Le collectif B.L.U.S.H. exploite une gamme chromatique différente pour chacun de ses projets. Dans le projet, il travaillera principalement avec différentes tonalités de bleu. Cette couleur contribuera à articuler le thème de la frontière, et par le fait même la musique et les sonorités à exploiter. La couleur du ciel a été choisie afin d’évoquer cet espace vide et non mesurable où le son n’a pas de limites. La couleur bleue se donnera comme l’antithèse de l’image pleine et finie des barrières, des frontières corporelles, des murs auxquels bruits et corps se heurteront pendant la performance. Les actions du collectif participeront à accentuer ce contraste entre liberté et limite. Elles évoqueront le fait que ce ne sont pas toujours les frontières les plus tangibles qui sont les plus contraignantes.
B.L.U.S.H.
B.L.U.S.H. est un collectif de femmes composé de deux artistes en arts visuels (Annie Baillargeon et Isabelle Lapierre) et d’une conceptrice sonore (Marie-Hélène Blay). Le groupe articule son langage visuel au même rythme que son langage sonore, et utilise cette interdisciplinarité pour traduire une vision du monde à la fois balistique et plurivoque. Inspirée par certains regroupements féminins qui ont marqué le dernier siècle, l’association déclare une approche ouverte et libre valorisant la collaboration. Par conséquent, B.L.U.S.H. reformule son identité visuelle selon le nombre et la nature des intervenant.e.s qui se greffent à chaque projet.
Les performances de B.L.U.S.H. prennent la forme de rituels profanes et engagés au cœur desquels évoluent des personnages hybrides qui remettent en question la notion de genre. Par la retranscription corporelle d’un état primitif, ce collectif explore une construction identitaire qui serait sans égards aux institutions et aux conventions, avec une ouverture à l’imprévu et à l’improbable. Enfin, les trois femmes posent un regard auto-observateur sur le processus de création artistique et, par une multitude de références, examinent comment ce dernier s’insère dans le monde de l’art et dans la société actuelle. C’est donc toujours en jouant à esquisser un fait social qu’elles finissent par tenir leurs propres rôles d’artistes indisciplinées.
Extrait de leur manifeste :
« Nous collaborons à une force commune, nous travaillons en dialogue, nous travaillons dans une nécessité d’actions, nous proclamons la répartition des forces, nous résistons à l’individualisme ambiant, nous sommes attentives à l’autre, nous supprimons toute hiérarchie, nous adaptons les différences au périmètre d’autrui. Nous sublimons la matière par un mouvement commun. Nous sommes en réadaptation collective. Nous sommes reconstruction.
Nous sommes B.L.U.S.H. »
Photo : B.L.U.S.H.
En résidence du 15 au 21 octobre 2018 au studio d’Essai de Méduse