Pour Hélène Matte, une page n’est jamais blanche. Il y a la table et il y a la fibre, le ton crayeux ou bleuté du papier et sa texture. Alors si on lui offre une carte blanche pour un événement multidisciplinaire diffusé en ligne, celle-ci est aussi blanche que le Carré blanc sur fond blanc de Malévitch ou le Zen for film de Nam June Paik : elle inclut un dispositif, un contexte, et une conscience en mouvement. La carte blanche devient une carte d’accès, un espace de performance où l’écriture puise dans l’expérience autant qu’elle la génère : une écriture expérimentale. Tantôt troll enthousiaste, tantôt poète impressionniste, philologue ou gérante d’estrade, critique d’art existentiel ou chercheure passionnée, témoin attentive ou paire d’oreilles assortie de membres-à-danser, on ne saurait quelle étiquette accolée à l’autrice durant cette résidence. Il n’en demeure pas moins que son approche résolument créative et engagée veillera à exemplifier le caractère intermédial et inusité de cette édition sans pareille du Mois Multi.

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BIOGRAPHIE
Poète indisciplinaire et prolétaire culturelle depuis plus de vingt ans à Québec, Hélène Matte est un électron libre portant de nombreux chapeaux : autrice, commissaire et médiatrice, performeure et artiste graphique, mère de famille et citoyenne. Issue des arts visuels, mais PhD en Littérature, art de la scène et de l’écran de l’Université Laval, elle ne se cultive pas en silo mais sillonne les horizons. Sa pratique investit ainsi les notions de voix, de rencontre et d’art-action. À même son écriture, Hélène Matte exerce une pluralité. Elle a publié des dizaines d’articles dans les revues culturelles québécoises et nombreux recueils de poésie. Productrice de stand up et de spectacles multidiciplinaires, elle a par ailleurs plus d’une trentaine de vidéopoésies à son actif, diffusées à travers le monde (Prix Revelation Fotogenia 2020).