Soraïda Caron
BELLES BÊTES
La bête humaine est-il une race en voie d’extinction ? Migrons-nous davantage vers un éloignement de nos origines animales ? Plus nous évoluons, plus nous semblons nous départir de nos instincts. Mais que reste-il de la bête physique et biologique que nous sommes ? Quelle place occupe réellement notre corps dans notre vie de tous les jours ? Sommes-nous à son écoute comme on le serait pour notre bête de compagnie ?
Belles Bêtes est une création en danse contemporaine et vidéo. Elle explore les forces et faiblesses de la bête humaine que nous sommes et tente par l’image et le mouvement de rendre hommage à sa beauté et sa sensibilité.
Cette création désire magnifier la performance physique du danseur : allonger la ligne, suspendre le saut. Mais aussi accompagner les souvenirs et la mémoire : le corps devenant une toile que le mouvement et l’image tentent de se partager.
La capture de mouvement, l’infrarouge et l’animation visuelle sur des surfaces en mouvement sont les moteurs de recherche afin de développer ce langage.
À l’aide de capteurs, nous tenterons de superposer une image au corps en mouvement. Nous voulons créer un écho à la gestuelle afin de la rendre plus grande que nature et jouer sur l’apparition et la disparition du danseur réel ou avatar en duo avec l’image vidéo.
Éclairé par des lumières infrarouges, le danseur exécute un solo dans le noir total. Ses mouvements captés par une caméra infrarouge seront projetés sur une surface quelconque ou sur l’interprète même. Ainsi, nous pouvons avoir accès à l’état de performance du danseur alors que ce dernier ne voit rien.
Nous testerons l’animation visuelle (mapping) comme outil de scénographie. Nous transformerons l’environnement réel en décors contrôlés. Grâce à cette technique, nous isolerons des formes géométriques dans l’espace pour avoir accès à des espaces de projection distinctes. Nous avons l’intention de créer une mise en abyme en projetant trois niveaux de décors en simultané.
À l’aide de ces procédés, Belles Bêtes désire donner accès à deux types de réalité: celle que l’on voit à l’extérieur: physique et tangible (la danse) et celle qui se joue à l’intérieur: intemporelle et sensible (l’image vidéo).
Direction artistique et chorégraphie : Soraïda Caron
Interprétation : Sébastien Provencher et Mathieu Brunel
Vidéastes : Nicolas Dostie et Steve Verreault.
Musique originale : Raphaël D’Amours
Production : Mars elle danse
En résidence du 2 au 13 avril 2018
Photos : Stéphane Caron, Soraïda Caron