Suite à une collecte de matériel sonore et vidéographique effectuée à l’été 2014 dans la région de St. Lunaire-Griquet à Terre-Neuve, Caroline Gagné entreprend d’examiner le rapport d’échelle donnant à voir et à entendre des sons délicats provenant d’une présence matérielle immense : un iceberg. Il s’agit de la tension de la matière qui s’altère, se transforme et se fige à travers des instants de silence, ainsi que la présence de l’embarcation dérivant sur la mer.
Si les icebergs évoquent le détachement, la pureté, l’érosion et le vertige temporel, ils sont souvent énoncés comme allégorie de ce qui n’est que partiellement visible. Mais il y a plus. Ils amènent celle plus considérable de disparition et de finitude, à cause du réchauffement planétaire qui accélère la fonte des glaciers. LE BRUIT DES ICEBERGS traduit en ce sens l’idée de porte-voix, d’appel ou encore d’alerte palpable à travers les occurrences poétiques et scientifiques provenant de spécialistes de divers horizons.
Pour ce projet, l’artiste bénéficie d’une bourse du Conseil des arts du Canada.
Photo : Stéphane Caron