À propos

Présenté en février de chaque année, le Mois Multi est un événement produit et organisé par les Productions Recto-Verso. Le programme du festival regroupe des œuvres novatrices dans le domaine des arts multidisciplinaires et électroniques. Le Mois Multi se veut l’expression des mutations conceptuelles et technologiques qui agitent autant les pratiques que les formes inattendues de « l’art multi ». La présentation de spectacles interactifs, d’installations, d’environnements immersifs et d’œuvres qui fusionnent des langages, des matériaux, des techniques, des formes et des procédés artistiques de toute nature fait sa singularité.

Presented each year in February, Mois Multi is an event produced and organized by Les Productions Recto-Verso. The festival program features innovative works in the fields of multidisciplinary and electronic art. Mois Multi reflects the conceptual and technological changes that have led to unprecedented forms and practices in the “multi arts.” The uniqueness of the event stems from its interactive performances, installations, immersive environments, and works that fuse languages, materials, techniques, forms and artistic procedures of all kinds.

Résistances et ravissements 2
Tenter de rebondir, du mieux qu’on peut

Déconstruire ce qui avait été échafaudé et rêvé avec amour et soin, puis ficeler une programmation virtuelle pour les enfants, dans une urgence certaine, pose des questions, provoque des inconforts, impose des deuils. Où est l’art sur le web ? Comment convoquer des expériences artistiques riches et sensibles pour les enfants et leurs adultes en mode virtuel ? Suis-je à l’aise de convier les enfants devant un écran ? Et qu’advient-il du vivant, de la chair, de ce qui vibre et fait vibrer ?

Toutes ces questions, tous ces inconforts et tous ces deuils, pourtant, ont laissé place à une conviction : devant l’absence actuelle de spectacles et d’expositions, les enfants ont tout de même le droit d’avoir accès à la parole des artistes. Droit à la lumière, à la couleur, à l’émerveillement et à la contemplation. Il doit bien y avoir une manière. Il doit bien y avoir des possibles.

Alors on se retrousse les manches, le regard droit devant soi, avec en tête l’image de leurs visages pétillants d’intelligence, et l’on trouve le moyen de fendre l’ordinaire en deux pour laisser jaillir la couleur, la lumière et la fête. Je vous propose une programmation majoritairement virtuelle (mais pas seulement !), imaginée dans la complicité avec des gens que j’estime et que j’aime : mes complices en diffusion Mélanie Dumont du BIG BANG Festival, Jason Béliveau d’Antitube, Sylvie Poisson de REGARD, Sébastien Hudon de La Bande Vidéo et les fabuleux artistes Karine Sauvé, Alexandre Berthier, Fred Lebrasseur et Audrey Marchand. Sans oublier les commissaires qui ont pensé avec moi cette édition du Mois Multi, Emile Beauchemin, Michel Plamondon et Jeanne Couture, qui malgré tout n’est jamais trop loin. J’espère que nos propositions sauront créer un certain sentiment de communauté et vous donneront de la joie !

Je chéris l’idée qu’ensemble on arrivera à soigner nos solitudes et à enluminer février.

Bon Mois Multi !

Laurence P. Lafaille

En février dernier, nous nous sommes quittés sur une programmation ayant un thème, l’effondrement, qui s’est imposé de lui-même par son omniprésence. C’était entre nos murs, dans nos actualités. C’était sur les lèvres des artistes que je côtoyais à ce moment. Tout en transportait l’écho. Oui, autour de nous, tout semblait vouloir tomber et se transformer, même si nous n’aurions jamais pu, alors, prédire la forme que prendrait cet écroulement, cette déconfiture. L’édition spéciale du Mois Multi qui s’est tenue l’an dernier s’est déployée sur cinq jours et nous aura très certainement préparés à l’inconnu, à l’indomptable, aux changements de plans, à l’instabilité… comme un présage. Cette année plus que jamais, le retour à la résistance et au ravissement, thèmes qu’on vous proposait en 2019, se fait inéluctable. Nous voici donc, avec Résistances et ravissements 2, plongés dans une deuxième année marquée par la nécessité de la réinvention et de l’extraordinaire.

Pour refléter les temps que nous traversons, j’ai tenté de rassembler des voix qui parlent au présent, le reste nous étant hors d’atteinte. Certaines voix, qui étaient censées faire partie de cette programmation, sont absentes en raison du contexte actuel. Je les garde vivantes dans ma tête et j’espère vivement avoir la chance et l’honneur de vous les présenter ultérieurement. J’aurais aussi tellement voulu que cette édition ne se passe pas sur des écrans. J’aurais souhaité sentir la vibration de nos présences dans un même lieu, dans les salles, dans les halls, dans les bars, dans ces espaces auxquels nous donnons vie autant qu’ils nous la donnent. Mais je prêcherai par la patience et le rêve…

En attendant, je vous propose tout de même de faire la fête, de rire, de pleurer, de crier et d’être là avec nous et les artistes, pour cette édition qui n’aura plus jamais d’équivalent, parce que nous sommes des êtres de résilience et d’adaptation.C’est une édition qui s’est construite dans l’adversité, certes, mais également dans la collaboration. J’aimerais donc remercier les innombrables partenaires et collaborateur·trice·s avec qui j’ai eu la chance de bâtir et rebâtir cette nouvelle édition du Mois Multi. Merci à La Rotonde, à mes collègues dispersé·e·s entre Québec, Montréal et l’international, à l’équipe persévérante de Recto-Verso et aussi – surtout – aux commissaires qui ont créé avec moi cette programmation, Laurence, Michel et Jeanne.

Bon Mois Multi !

Emile Beauchemin

J’admire mes collègues et ami·e·s commissaires Emile, Laurence et Michel qui ont échafaudé en un temps record une programmation de haute voltige en arts multidisciplinaires pour le Mois Multi de 2021. Malgré l’effondrement, un ravissement nécessaire brillera en février.

Avec tous les efforts déployés dans la dernière année, les artistes rencontré·e·s, les espoirs caressés, il me fait mal au cœur de ne pas pouvoir vous présenter l’ensemble des installations qui devaient être sous peu au programme, les projets toujours bien vivants dans ma tête et dans celle de l’équipe du festival.

Au cours de l’année, nous avons travaillé sur deux importantes coproductions internationales avec notre collaborateur Werktank, à Louvain, en Belgique. Le résultat de ce partenariat développé depuis deux ans saura se faire attendre, tout comme la sélection que j’avais préparée pour cette édition du Mois Multi autour d’œuvres qui nous auraient fait voyager loin de cette pandémie.

Je salue bien bas le travail des artistes, artisan·e·s et travailleur·euse·s de la culture résilient·e·s et fort·e·s de cette édition historique du festival qui feront de février un mois lumineux où l’insoupçonné nous sortira de la quotidienneté.

Jeanne Couture

Recto-Verso, l’art comme expérience

Au Mois Multi, on a habitué le public à être à l’affût et à questionner sa propre présence de - regardeur – spectateur – participant – déclencheur - et même spectacteur ou participacteur au sein de la proposition artistique que l’expérience soit collective ou plus intime. 

À travers le temps on aura remarqué aussi que les dispositifs qu’ils soient installatifs ou scéniques sont toujours au cœur des propositions, que les artistes pensent la réception à même leur processus de création. 

Force est de constater qu’en février nous nous retrouverons dans un environnement numérique. Cette fois vous ne serez certainement pas rassemblé pour en discuter ni en immersion pour rêver ni dans l’ambiance du festival pour fêter la multidisciplinarité !  

Mais ce qui est certain c’est que les artistes de la programmation  »challengeront » une fois de plus leur médium, le questionneront, émettront des hypothèses et renouvelleront leurs propositions, tenteront de brouiller les frontières et de multiplier les points de vue. Faire naître avec vous l’expérience de l’œuvre, jouer avec vous et avec vos perceptions pour créer du surprenant ! 

Pour ce faire, ils utiliseront différentes tactiques : performance en direct où le public prend le contrôle de la situation, performance préfilmée où le regardeur questionne le tangible et le virtuel, manipulation en direct créant des mises en abyme, de nouveaux états des images et de nouvelles relations images-performeurs-regardeurs. Les artistes s’inspirent parfois du téléthéâtre, du jeu vidéo, du spectacle-party bricolé et utilisant tant le bidouillage électronique, les plateformes de baladodiffusions, les possibilités de la balade sonore, du bruitisme, de la musique ambiante et du glitch. Une fois de plus vos sens seront titillés ! 

Naviguez avec nous sur la toile, dans cette période étrange où le rien côtoie la surstimulation. Dans l’attente et la hâte de la possibilité de vous côtoyer l’équipe du MM vous offre ces événements sélectionnés avec soin.  

Nous vous souhaitons de bons moments dans cette 22^e édition extraordinaire ! 