SOUBRESAUTS
La dramaturgie de Samuel Beckett représente la rupture de l’Homme avec l’histoire, c’est pour- quoi elle marque la fin du drame. Pour lui, l’histoire est incapable d’expliquer l’Homme après la bombe atomique. Ses personnages, comme l’Homme, n’ont plus rien à expliquer ni à faire et sont souvent abandonnés dans un espace méconnaissable, presque fantasmagorique.
Soubresauts est à la limite du drame. Un personnage semble être coincé dans un espace psychologique (ou non), en attendant la mort, après une explosion qui aurait changé le paysage de la terre et tué une multitude de personnes, dont sa bien-aimée. Il entend encore les cris et les sons de cet instant. Sur scène se produit une répétition sans orientation, de mouvements et de positions dans l’espace.
Le théâtre postdramatique dévoile les mécanismes dramaturgiques. C’est pourquoi ce projet est née de la contrainte de montrer le processus d’écriture scénique. De ce fait, le dispositif ne tente pas de créer une fiction, mais a pour but de souligner une réalité théâtrale et médiatique capable de nous amener vers un espace et un temps autres, et ceci toujours dans une conscience de représentation. L’objectif de ce projet est de créer un espace d’expérience pour le spectateur qui se trouvera immergé dans le dispositif et deviendra, en même temps, témoin et personnage de l’histoire.
Les deux éléments d’inspirations pour le processus d’écriture scénique sont le reflet et la boucle. Le dispositif final est simultanément déclencheur et écriture de la pièce. Le texte de Soubresauts va dialoguer avec ces éléments de sorte qu’on ne peut pas distinguer le véritable point de départ du dispositif final, les boucles d’images et de textes qui créent la performance.
Les expérimentations vidéo de Becket montrent que l’image est intrinsèque à son écriture et nous pensons, qu’aujourd’hui, ses textes peuvent, finalement, prendre tout leur sens grâce à l’art multidisciplinaire.
du 11 au 16 octobre 2016 au studio d’Essai de Méduse