Genre :
Création et conception :
Christian Lapointe (Québec)
Co-production :
Productions Recto-Verso
Théâtre Péril
Extrait de programme :
Sous influence : de la lumière, les mains pleines de sang. Chercher du sens et ne trouver que les restes d’une forme putréfiée. Entre le désir de mourir et celui de vivre, la confusion menant à une quête où ne reste que l’unique et profond besoin de devenir l’opposé de ce que l’on croit être. Puis, faire une rencontre fantasmagorique suivie de l’alter ego de son propre animal de compagnie. Des corps et des voix témoignent et révèlent goutte à goutte une partition théâtrale où symbolisme et pratique installative se côtoient et déjantent la linéarité du récit.
Je vis la mort chaque jour
Je rêve la vie chaque nuit
Et parler de soi, c’est tellement à la mode
Les autres c’est passé date
Sepsis est une installation multidisciplinaire, à mi-chemin entre le tableau vivant, l’installation vidéo et l’oratorio, dont la forme contient les monologues de six individualités trépassées (n’en formant peut-être qu’une) aux destins troubles. L’objet est construit d’une poétique ayant comme point de départ la dépossession du quotidien mais dont la complexité réside dans la juxtaposition des différents « récits » dont l’œuvre est constituée.
Extraits de presse :
« Dès l’abaissement du mur carrelé d’ocre et d’or entremêlés qui bloque la scène, nous basculons en apesanteur au-dessus d’une pièce. Vision en plongée sur une salle rutilante et nue: ici un seau avec une vadrouille, là une chaise avec une tablette à pince. De part et d’autre, une série de portes métalliques parfaitement alignées. Un bruit violent fait de déchirement, de grincement de métal strident accompagne dans la fureur l’ouverture d’une porte. Lentement s’allonge une tablette où repose un mort dans son linceul noir. Nous sommes dans une morgue. Les morts seront rappelés de leur torpeur pour s’adresser à nous frères humains qui venons après eux. Contrairement à l’appel de Villon, ceux-ci sont déjà disparus et reviennent d’entre les morts nous interpeler directement. Pour sa dernière pièce de la tétralogie du Cycle de la disparition, Lapointe atteint une densité exceptionnelle. »
Alain-Martin Richard, JEU, 17 janvier 2012
« Ce n’est pas la première fois que Christian Lapointe place la mort au centre de son travail. Dernier tabou de notre société, presque devenue au fil du temps la seule étape de vie nous inspirant des élans rituels, il en fait un objet de réflexion constant, au centre d’une esthétique épurée, faite d’éclairages clairs-obscurs et d’une parole découpée, déréalisante, qui adopte le rythme de l’écriture (ou de la pensée) plutôt que celui de la conversation. Il cherche par là à retrouver une sorte d’élévation spirituelle, un sens commun qui n’aurait rien à voir avec celui qui nous propose les structures sociales collectives ou les grandes religions. Une spiritualité laïque quoi. »
Philippe Couture – Le Devoir, 7 janvier 2012
« Sepsis did not have a curtain call, separate acts, or even a dialog. It is far from traditionnal theatre, but with its heavy symbolism and undertones, it is also far from fluff. …Speechs begins with everyone telling separate stories, but by the end, one realizes a connection as the six actors chant ta same lines together as one. »
Amanda Halm, Chronicle Telegraph, 18 janvier 2012
Sepsis a été présentée en janvier 2012 en première à Québec à la salle Multi ainsi qu’au Théâtre La Chapelle (Montréal).
Photos : Christian Lapointe
Image affiche : Sophie Jodoin