L’État des (mi)lieux – Écologies et pratiques artistiques

Rencontre
Langue : français

Date : mercredi 9 février 2022
Lieu : En ligne
Heure : 9h00
Durée : 45 minutes
Présentateur, présentatrice : Emile Beauchemin, Ariane Plante et Mélanie Bédard
Participant.e.s : Alice Jarry, Tamar Tembeck et Camille Bernard-Gravel

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Description de l’activité
  • Français

    Chaque journée du volet professionnel commence par un état des (mi)lieux qui adresse largement les sujets qui seront abordés dans la journée. Chaque état des (mi)lieux se fait avec un café à la main et a pour objectif d’être une discussion décontractée et informelle autour de laquelle se rassemblent les intervenant.e.s de la journée professionnelle ainsi que certain.e.s artistes de la programmation.

    Autour des questions écologiques et environnementales, des thèmes largement abordés dans les pratiques artistiques actuelles, toutes disciplines confondues, on parle de plus en plus de décroissance et de slow art. Ces idées amènent plusieurs artistes, commissaires, chercheurs et organisations à repenser et transformer les modes de production, de diffusion et de création. Dans ce contexte, on parle de plus en plus de pratiques écoresponsables, mais aussi socioresponsables.

    Dans son ouvrage Vivre avec le trouble (2016), l’auteure et théoricienne féministe Donna Haraway souligne justement la nécessité de cultiver et d’inventer de nouvelles formes de réponses, de présence et d’engagement avec l’autre – humain et autre qu’humain – pour faire face au cynisme qui caractérise l’époque dite Anthropocène. Haraway soulève l’importance de la collaboration et du processus pour faire émerger de nouveaux points de vue, de nouvelles façons de faire. Dans cette perspective, que pourrait signifier faire de l’art durable des points de vues sociaux et écologiques ?

    Cette journée est une occasion de réfléchir au rôle de l’artiste dans l’écosystème qu’il habite et d’explorer des approches qui redéfinissent notre relation avec l’environnement, avec la communauté, mais aussi avec les technologies. Les invités présenteront des travaux qui traduisent leurs préoccupations écologiques et qui tendent à imaginer de nouveaux rapports temporels, esthétiques, processuels, sensoriels et symboliques avec le vivant, la nature et la matière.

  • English

    Each day of the professional event begins with an overview that broadly addresses the topics that will be discussed during the day. Each conversation is held with a coffee in hand and aims to be a relaxed and informal discussion around which the speakers of the day as well as some artists from the festival program can gather.

    Around the ecological and environmental questions, themes widely addressed in current artistic practices, all disciplines included, there is more and more talk of degrowth and slow art. These ideas lead many artists, curators, researchers and organizations to rethink and transform modes of production, distribution and creation. In this context, we are talking more and more about eco-responsible practices, but also socially responsible ones.

    In her book Staying with the Trouble (2016), feminist author and theorist Donna Haraway rightly emphasizes the need to cultivate and invent new forms of response, presence, and engagement with the other – human and other-than-human – in order to confront the cynicism that characterizes the so-called Anthropocene epoch. Haraway raises the importance of collaboration and process in bringing forth new points of view, new ways of doing things. In this perspective, what might it mean to make art sustainable from social and ecological points of view?

    This day is an opportunity to reflect on the role of the artist in the ecosystem they inhabit and to explore approaches that redefine our relationship with the environment, with community, but also with technology. The guests will present works that reflect their ecological concerns and that tend to imagine new temporal, aesthetic, processual, sensory and symbolic relationships with the living, nature and matter.

Biographie des personnes impliquées

Tamar Tembeck
Tamar Tembeck est historienne de l’art, commissaire et autrice. Ses recherches portent sur les cultures visuelles de la maladie et de la médecine, les pratiques d’art à l’hôpital, ainsi que les études de la performance et des médias. Titulaire d’un doctorat en histoire de l’art de l’Université McGill, elle a également un parcours professionnel en arts de la scène et en théâtre corporel. Son intérêt pour le corps – son vécu, ses représentations et les constructions de ses significations culturelles – joint ainsi la théorie à la pratique. Elle est actuellement directrice artistique du centre d’artistes autogéré OBORO à Montréal.

Camille Bernard-Gravel
Camille Bernard-Gravel se consacre à une pratique multidisciplinaire mettant en interrelation la magnificence du monde naturel et les technologies inventées par l’humain. Les sculptures, vidéos et installations de cette artiste originaire de Québec ont été exposées au Canada, en Argentine, en France, en Thaïlande, au Mexique et aux États-Unis. Tout en s’impliquant activement dans la communauté de la capitale nationale, elle a participé à plusieurs résidences et évènements internationaux tels que Québec Digital Art in New York (2015), la Biennale internationale d’art numérique de Montréal (2016), le Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul (2016) et le Mois Multi de Québec (2018).

Alice Jarry
Alice Jarry est artiste-chercheure et professeure au Département de Design et Computation Arts de l’Université Concordia. Elle est titulaire de la nouvelle Chaire de recherche de l’Université Concordia en Critical Practices in Materials and Materiality. Son travail touche les œuvres in situ, les pratiques art-science, le design durable, les arts numériques et les médias tangibles. Liant esthétique et politique pour réfléchir aux enjeux liés à la matérialité, à la production matérielle et aux infrastructures, elle se concentre sur les formes résilientes pour l’environnement bâti, les [bio]matériaux intelligents et les matières résiduelles. Elle est directrice du Speculative Life Biolab (Institut Milieux, Concordia), co-directrice du Topological Media Lab (Concordia), membre de la Canada Excellence Research Chair in Next Generation Cities (Concordia), du Living Architecture Systems Group, d’Hexagram – Réseau international dédié aux arts médiatiques, design, technologie et culture numérique et du collectif en art numérique montréalais Perte-de-Signal. Son travail a été présenté internationalement, notamment au Centre George Pompidou (Paris), à Ars Electronica (Linz), durant le festival Mutek (Montréal), chez Vox Centre de l’image Contemporaine (Montréal), à la Biennale Nemo (Paris), au Leonardo Da Vinci Museum of Science and Technology (Milan), à la BIAN (Montreal), au mois Multi (Quebec), à la Device_Art Triennale (Zagreb), au Invisible Dog Art Center (New York) et à Mons 2015, European Capital of Culture (Mons).