UN PAYSAGE EINE LANDSCHAFT / A LANDSCAPE (1996-2000)

Création multidisciplinaire.
d’après Heiner Müller et Andrée A.Michaud

Extrait de programme
«  Aboutissement d’une démarche artistique initiée il y a plus d’un an via sa série de laboratoires, Les Productions Recto-Verso vous proposent une de leurs plus imposantes réalisations. Le projet Un paysage/eine Landschaft/A Landscape, transposition libre du texte de l’auteur allemand Heiner Müller, vous soumet une série de regards, de tableaux et de points de vue distincts et subjectifs inspirés des descriptions et commentaires de Müller.

Cette exploration multidisciplinaire transport le spectateur dans un univers qui, par le dispositif scénique, se dématérialisée et se recompose toujours dans le même espace. Installé dans un studio acoustiquement isolé et assis derrière un voile de cristaux liquides, le spectateur entre dans un état d’observation laissant voir, par l’angle suggestif du commentaire et d’une technologie de pointe, ce qui doit être vu.

Ce qui désigne ce spectacle, c’est le jeu des oppositions. Lorsque le paysage est sous surveillance, c’est la remise en question; ne plus apporter de réponses définitives, muter constamment, se métamorphoser. C’est la seule façon d’échapper au pouvoir du renseignement et de la prédiction. C’est refuser le pouvoir, le vrai. Celui qui se construit sur tout acte de répétition et sur l’oubli… »

Programme du Théâtre La Chapelle, janvier 1998

Revue de presse
«  Impossible de décrire exactement ce qui se passe dans ce théâtre hors-norme. Effets visuels et sonores, texte en voix off qui se superpose aux voix en direct, images imperceptiblement mouvantes sur un écran mobile, utilisation d’une caméra miniature attachée au bras d’un comédien en train de construire une petite maison en pièces détachées, tout ça concourt à l’éveil des sens du spectateur, qui ne s’ennuie pas un instant. partir du texte de Heiner Müller, qui décrit l’image d’une femme et d’un oiseau mort, les concepteurs ont élaboré une sorte de poème surréaliste sur le sens de la mort, la fragilité de la vie, du corps humain. »
Raymond Bertin – Voir Montréal du 22 au 28 janvier 1998

« Le texte de Müller sert d’entrée principale au spectacle et l’installation scénographique d’Émile Morin est le support premier par lequel Recto « tente de reprendre la mécanique » de cet écrit. Écrit en 1984, Paysage sous surveillance est la description minutieuse d’une toile ayant la mort pour sujet et par laquelle Müller tente, peut-être, d’exorciser le souvenir de sa première femme, Inge Meyer, morte suicidée dix-huit ans plus tôt. Cette description nous inspire « une image mentale sans cesse renouvelée » dit Émile Morin pour qui le spectacle représente un effort de « reconstruction de la dramatique de ce lieu-là (le paysage décrit par Müller) » . Le recours aux trois langues en jeu dans le titre répond de la vision de multiples lectures suscitée par le texte.

Les concepteurs mettent les spectateurs en état en les mettant en cage. Dans une cage s’ouvrant par un écran « magique » sur une aire de jeu dominée par un mécanisme giratoire, potence de mise en orbite d’objets et d’images vidéo. Ils jouent des points de vue multiples sur le tableau disséqué par Müller. Entre le premier plan de la lente avancée vers nous du motif de la femme et de l’oiseau morts et le plan final de la reculée tout aussi lente de ce même motif. Ils jouent de la distance, de l’endroit et de l’envers du décor (par simple pivotement d’un rideau de scène), des perspectives visuelles, des sonores aussi ».
Jean St-Hilaire – Le Soleil – 28 novembre 1997

Mai 2000 : Carrefour international de théâtre de Québec (Québec)
Janvier 2000 : High Performance Rodeo (Banff, Alberta)
Janvier 1998 : Théâtre La Chapelle (Montréal)
Novembre 1997 et juin 1996 : Studio in Vitro (Québec)
30, 31 mai et 1er juin 1996 : Lecture au Studio d’Essai de Méduse

Comédiens : Pascale Landry, Johanne Lavoie et Sylvain Miousse
Conseiller en jeu : Jacques E.Le Blanc
Direction artistique et scénario : Émile Morin et Pascale Landry
Conception de l’installation scénographique : Émile Morin
Conception et réalisation vidéo : Mario Villeneuve
Conception et réalisation trame sonore : John Oswald
Conception et réalisation de la mécanique audio : David Michaud
Conception et réalisation de l’éclairage : Caroline Ross
Traduction : Jean Jourdheuil et Jean-François Peyret
Programmation informatique : Pierre Racine et Émile Morin
Direction de production : Berri Richard Bergeron
Régie : Caroline Ross
Manipulation vidéo : Éric Fauque
Manipulation audio : Jean-Pierre Côté
Manipulation sur scène : Berri Bergeron et Marco Olivier
Composantes électroniques : Michel Gagnon
Réalisation de l’installation : Berri Richard Bergeron et Émile Morin
Confection : Stéphanie Dubé et Michèle Ross
Direction technique du Studio In Vitro : Nicolas Saint-Pierre
Relation de presse : André Malacket
Graphisme : Denis Landry Contraste