L’OISEAU QUI PLANE ET NE CESSE D’AGRANDIR SON CERCLE (2018)

L'OISEAU QUI PLANE ET AGRANDIT SON CERCLE | Du 20 AU 26 août 2018

Mélanie Bédard
L’OISEAU QUI PLANE ET NE CESSE D’AGRANDIR SON CERCLE

L’oiseau qui plane et ne cesse d’agrandir son cercle est une installation vidéographique dont le dispositif est composé principalement d’une table-écran, de couverts, de quelques chaises et d’une fenêtre-écran ; l’espace suggéré est celui d’une salle à manger.

Sur la table-écran, un repas où quatre amies sont réunies est projeté en plongée. De celles-ci, nous ne voyons que les mains interagir avec divers objets, nourritures et matières. Puis, tout au long du festin, une envolée de gestes et de manipulations vient trahir et transcender leurs personnalités respectives.

À intervalles, l’action principale se voit donc interrompue par ces scènes imaginaires. Prenant la forme d’animations, de time laps ou de courtes vidéos flash back elles agissent comme des ellipses narratives. Tels des phylactères, ces parenthèses vidéo permettent au spectateur, aussi attablé tel un invité, d’entrer dans la psyché des personnages et d’y percevoir leurs pensées du moment, leurs souvenirs et leurs lubies.

En mode laboratoire, dans l’environnement contrôlé du studio d’Essai avec plusieurs artistes invités j’ai exploré différents médias d’expression artistique nommément : la peinture, le tricot, le petit point, la sculpture, le dessin, la gravure sur bois, etc. De façon à ce que les objets aient une vie antérieure à leur présence physique ou un destin singulier. Divers gestes ou actions posés y auront aussi laissé leurs empreintes ou encore les projetteront dans l’univers de la fiction.

L’installation mettra l’accent sur les transitions qui s’opèrent entre les différentes unités de temps : le présent, le passé ou le fantasmatique de même que les différents états des choses : proche-loin, liquide-solide, lumineux-sombre, etc. Les mouvements de caméra associés et modalités du montage viennent insister et s’ajouter à ceux-ci : 360 degrés et chute libre pour tourner en rond et se fracasser ; zoom et macro pour aller de l’avant et se rapprocher ; succession rapide et multiplication pour accumuler et diviser l’ensemble en partie ; mise aux point et traveling pour contempler les choses tout en lenteur.

À travers et au-delà, le regard.

L’oiseau qui plane et ne cesse d’agrandir son cercle est une sensation-directrice inspirant le projet et, peut-être éventuellement, un titre. Une phrase captée à la volée dans l’ouvrage L’IMAGE-MOUVEMENT de Gilles Deleuzes (p.50). Collection “critique”, aux éditions de minuit.

 

Mélanie Bédard
Mélanie vit depuis quelques années à Saint-Michel-de-Bellechasse, dans l’un des plus beaux villages du Québec bordant les rives du fleuve Saint-Laurent ! Depuis 2014 elle s’implique chez Productions Recto-Verso où elle a occupé le poste de coordonnatrice générale du festival Mois Multi tout en s’investissant à travers le temps dans différents projets de l’organisme.

Originaire de Trois-Rivières, elle a étudié à l’Université Laval. Elle est détentrice d’une maîtrise en arts visuels obtenue en 2010 et d’un Baccalauréat qui fut complété par un séjour à l’école supérieure des beaux-arts de Marseille en 2001.

Artiste professionnelle de l’installation vidéo, son travail a été présenté dans plusieurs centres d’artistes au Québec, ainsi que lors de différents événements à Québec, Montréal, Marseille, Paris et Berlin. Ses recherches actuelles portent sur les paradigmes du regard et sur les notions de temps et de mouvement à travers la représentation des objets, des paysages et des gestes.

Photos : Mélanie Bédard

En résidence du 20 au 26 août 2018