CETTE PETITE CHOSE (1997)

20 au 28 juin 1997: Studio In Vitro (Québec)

Conception: Pascale Landry
Texte de Andrée A.Michaud
Comédien: Sylvain Miousse, Pascale Landry et Holly Small
Mise en scène: Pascale Landry et Holly Small
Conception et réalisation de l’installation et des images vidéographiques: Michel Sylvestre
Lumière: Caroline Ross
Réalisation vidéographique: Boris Firquet
Réalisation des dispositifs: Richard Berri Bergeron
Sonorisation: Martin Meilleur
Conseiller technique: Émile Morin
Direction technique du Studio In Vitro: Nicolas Saint-Pierre

Extrait de programme
Cette petite chose explore les incertitudes de la mémoire et les lieux de confusion entre la réalité et ses représentations imaginaires. Une femme, seule en scène, est hantée par l’image incomplète d’un événement qu’elle s’emploie à scruter, à reconstruire. Les souvenirs morcelés surgissent comme les pièces d’un casse-tête incomplet et troué.

Une autre femme apparaît en image. Est-ce la même, est-ce une autre? Le doute quant à l’identité de ces deux femmes est préservé tout comme l’ambiguïté des deux présences : la réalité de la femme en image jouxte la présence hiératique de la femme sur scène.

Le laboratoire auquel vous assisterez vous présentera deux mises en action successives du texte par deux comédiennes incarnant le même personnage et ce dans un scénario prédéterminé de lumière et d’images. Cette juxtaposition de deux lectures et de deux interprétations confrontera le spectateur aux vérités plurielles suscitées par le texte de Andrée A.Michaud.

Extrait de presse
« On n’est pas là pour apporter des réponses, on est là pour poser des questions ». En une phrase, Pascale Landry vient de résumer l’essentiel d’une démarche artistique dont pourraient s’inspirer plusieurs. Au sein du regroupement théâtral Recto-Verso, les réponses, on les laisse au spectateur. … Pascale Landry pousse l’affaire un cran plus loin en présentant deux versions du même texte, tel que vu par deux metteures en scène différentes. Pascale Landry dirigera une comédienne (Holly Small) selon sa propre vision des choses, à son tour, Holly Small dirigera Pascale Landry à partir du même texte. Résultat, Cette petit chose prendra vie de deux façons qui pourront autant s’opposer que se compléter… et la technologie, cette donnée permanente chez Recto-Verso, doit être utilisée de façon identique par les deux metteures en scène. D’abord, l’emploi de micros sans fil leur permettra de modifier la texture des voix. Puis, la présence de nombreux moniteurs vidéo, en plus de projections grandeur nature, ajoutera des balises communes aux deux lectures. De même, la lumière sera utilisée de manière à ce que chaque comédienne apparaisse moins réelle, pour les ramener au niveau d’une image vidéo. »
Vincent Desautels, Voir Québec, 19 au 25 juin 1997

«  Pantin de sa logorrhée douloureuse, assiégée par son passé, l’ « l’héroïne » du court récit Cette petite chose, d’Andrée A.Michaud, une auteure de Québec, a quelque chose de duraient. Il y a là un pathétique qui n’éclate pas tant qu’il implose dans la mémoire et le corps….Après la danseuse et chorégraphe Holly Small, qui joue une femme de 40 ans assaillie par une vision de jeunesse restée meurtrissante, même si elle s’est estompée, Mme Landry défend cette même femme ou une autre femme (on ne sait pas, le texte entretient sciemment la confusion) à 80 ans, soit à un âge où la plaie de ce cruel souvenir reste vive et où persiste l’illusion de pouvoir résister à sa purulence…. La mémoire est mise en forme et en fuite par trois écrans pivotants, sur lesquels l’une et l’autre des narratrices se projettent dans le passé, par la vidéo. Le procédé permet une vivante interaction image-son entre le présent et le passé traumatisant contre lequel elles luttent. De par et d’autre de ce dispositif, des miroirs paraboliques répercutent vers nous, en les déformant, les images de moniteurs vidéo. C’est la vie qui passe en fragments confus. La mémoire s’estompe, mais la douleur dure. La morceau s’adresse aux amants du littéraire, ou à ceux et celles que ne désarçonnent pas les histoires laissées irrésolues. »
Jean St-Hilaire, Le Soleil, 26 juin 1997